

Mondial des clubs: pour le PSG, se souvenir des belles choses
Le Paris SG a fini sa saison frustré par la défaite sans appel dimanche contre Chelsea en finale du Mondial des clubs (3-0), à un pas d'un quintuplé historique, mais de courtes vacances devraient lui permettre de savourer le chemin accompli.
Le scénario de dimanche n'avait pas été prévu par grand-monde et sans doute encore moins par les joueurs parisiens, gonflés de confiance et de fierté après la trajectoire folle de leur saison, et le quadruplé de titres engrangés (Ligue des champions, championnat de France, Coupe de France, Trophée des champions).
Le PSG était largement favori de cette finale, surtout après avoir humilié l'Atlético et le Real Madrid (4-0) et avoir su résister à 9 contre 11 face au Bayern (2-0), alors que Chelsea bénéficiait d'un tableau ouvert sans autre équipe européenne à partir des huitièmes de finale qu'un Benfica Lisbonne moyen.
Mais dimanche, les Londoniens ont d'emblée dicté les termes du match, comme l'a expliqué leur entraîneur Enzo Maresca: "Nous avons gagné ce match sur les 10 premières minutes (...) Le message était +Faites-leur comprendre qu'on est là pour gagner et pas pour être des figurants+, cela a donné le ton."
- Plans spécifiques -
Et l'Italien de confier: "Nous avons mis Malo Gusto dans le couloir gauche du PSG pour le surcharger et permettre un dédoublement". C'est le latéral parisien Nuno Mendes, souvent débordé, qui a payé l'addition.
Un avant-goût de ce qui attend les Parisiens la saison prochaine: être l'équipe à battre après la victoire en Ligue des champions sera synonyme de plans spécifiques concoctés par les adversaires.
Menés 3-0 à la pause après notamment un doublé en huit minutes de Cole Palmer, certains parisiens semblaient sonnés au coup de sifflet final comme Bradley Barcola, Désiré Doué ou encore Senny Mayulu, allongés sur la pelouse. D'autres, comme le gardien Gianluigi Donnarumma et même l'entraîneur Luis Enrique, se sont montrés agressifs au coup de sifflet final, se mêlant à des bousculades avec des Blues. Joao Neves, lui, a préféré sprinter vers le vestiaire dès son exclusion tardive, visiblement pressé de passer à autre chose.
Le PSG n'a pas joué ce Mondial des clubs à moitié, d'autant que l'enjeu financier n'avait rien d'anodin: le club repart avec des gains de près de 100 millions d'euros après un mois de compétition. Sur le plan sportif, Paris a affiché son ambition d'asseoir un peu plus sa domination sur les autres équipes européennes, un désir en partie assouvi mais que cette défaite cinglante a frustré. L'énergie mentale et physique laissée sur le terrain risque de peser sur le début de saison prochaine.
Mais le capitaine Marquinhos a recadré les choses: "Ca ne va pas enlever la saison incroyable qu’on a faite. On a tout gagné au niveau national et la Ligue des champions, ce qui était inédit pour le club. On a eu l’opportunité d’aller en finale (du Mondial des clubs) après avoir joué contre les meilleures équipes du monde, le Real Madrid, Bayern, Botafogo, Atletico, on a vécu une compétition incroyable ici", a-t-il développé.
- "Savourer" -
"On est tous déçus d’avoir laissé partir ce titre mais il y a quand même un sentiment incroyable dans la tête", a insisté le Brésilien. "C'est bien pour nous en vue de la saison prochaine, pour rester humbles", a aussi argué le président du club Nasser Al-Khelaïfi.
Le Mondial des clubs, certes plus rare puisqu'organisé tous les quatre ans, ne saurait éclipser la victoire éclatante contre l'Inter Milan (5-0) en finale de la Ligue des champions. La C1 est, encore pour longtemps, une compétition plus prestigieuse et plus difficile à gagner, étalée sur la saison avec confrontations aller-retour à partir des huitièmes de finale.
Luis Enrique, qui avait su motiver ses troupes pour ce Mondial, a tenu à relativiser le résultat de la finale pour recentrer le groupe sur l'essentiel: "Il faut savoir savourer (le titre en Ligue des champions), ce sera important". Mais aussi "profiter des vacances, courtes, très courtes", a-t-il souligné.
Car le PSG joue dès le 13 août la Supercoupe d'Europe contre Tottenham. La reprise de l'entraînement devrait avoir lieu autour du 4 août.
C'est la saison prochaine, et non à ce Mondial, que se jouera le statut d'"équipe dominante" appelé de ses voeux par Luis Enrique.
P.Johnson--RTC