

Top 14: Farrell et le Racing 92, c'est déjà fini
Arrivé l'été dernier comme une recrue star du Racing 92, l'ouvreur international anglais Owen Farrell quitte le club francilien après à peine une saison alors qu'il lui restait encore une année de contrat, un nouveau revers pour le Racing dans une saison ponctuée de déceptions.
"Le GOAT (meilleur joueur de tous les temps, NDLR) est de retour" ont annoncé lundi les Saracens sur leurs réseaux sociaux à propos de Farrell, qui avait quitté la dernière saison son club de coeur, dont il a porté le maillot de l'équipe première dès ses 17 ans.
Dans les Hauts-de-Seine, le demi d'ouverture de 33 ans aux 112 sélections avec le XV de la Rose laissera au contraire un souvenir mitigé, au terme d'un épisode qui rappelle le passage du capitaine des Springboks Siya Kolisi, qui avait mis fin prématurément à son aventure francilienne l'été dernier.
Très utilisé en début de saison par l'entraîneur Stuart Lancaster, son compatriote et ancien sélectionneur de l'Angleterre, Farrell a rapidement montré des signes de fatigue, gêné par une douleur récurrente à l'aine.
Diminué physiquement et obligé de laisser la responsabilité du but à d'autres joueurs, l'ouvreur du Racing s'est fait opérer d'une pubalgie en novembre.
Il a retrouvé les terrains mi-janvier en Champions Cup face aux Stormers sud-africains, réalisant un excellent match. Mais cela n'a été qu'un feu de paille: la semaine suivante face à Castres, il rechute, et est absent jusqu'au mois de mars.
Victime d'une commotion cérébrale début mai lors de la défaite du Racing à Lyon en demi-finale de Challenge Cup, Farrell n'a plus rejoué depuis cette date.
L'adaptation ratée du natif de Wigan, qui n'avait évolué auparavant qu'aux Saracens, rappelle d'autres recrutements clinquants mais peu réussis du club francilien, comme ceux de Kolisi ou de la légende irlandaise Johnny Sexton.
- Vague de départs -
Outre ses propres difficultés, l'ouvreur anglais a également subi les aléas d'une saison agitée au Racing 92, entre difficultés sportives et remaniements internes.
Suite à l'annonce du départ de Kolisi début septembre, une page d'histoire du club s'est tourné en décembre, avec celui de Laurent Travers, après plus de dix ans passés au club.
Ancien entraîneur devenu président du directoire, Travers, qui a remporté un bouclier de Brennus (2016) et disputé trois finales de Coupe d'Europe (2016, 2018, 2020) avec le Racing, a rejoint Bayonne, alors qu'il était pressenti pour prendre la suite du propriétaire Jacky Lorenzetti à la tête du Racing.
Début février, c'était au tour de Lancaster de partir après une nouvelle défaite à domicile en championnat, où le Racing stagnait en bas de tableau depuis le début de saison, et une élimination dès les poules en Champions Cup, un objectif pourtant affiché.
Pour la première fois depuis la saison 2009-2010 et sa remontée en Top 14, le Racing a échoué à se qualifier pour les phases finales du championnat.
Patrice Collazo, arrivé en pompier début février pour prendre la suite de Lancaster, a su éteindre l'incendie, en assurant le maintien du club en Top 14, et en parvenant jusqu'aux demi-finales de Challenge Cup.
Mais l'ancien pilier de 51 ans, qui a été prolongé pour deux ans, et Arnaud Tourtoulou, ex-dirigeant revenu au club prendre la suite de Travers, vont devoir se retrousser les manches pour rebâtir l'édifice francilien.
L'adjoint Dimitri Szarzewski, ancien joueur de 2012 à 2019 avant de rentrer dans le staff, a lui aussi décidé de partir, déçu de ne pas grimper dans la hiérarchie.
Outre Farrell, les Racingmen vont perdre un autre ouvreur de leur effectif, Dan Lancaster, fils de Stuart, qui va prendre la direction de Glasgow.
Déjà privés l'an prochain de joueurs historiques comme Henry Chavancy (retraite) et Boris Palu (Bordeaux-Bègles), le Racing 92 devra surtout faire sans Nolann Le Garrec, en partance pour La Rochelle.
Le demi de mêlée de 23 ans, international avec le XV de France (10 sélections) et au Racing depuis ses 14 ans, était un des cadres d'une équipe maintenant à reconstruire.
H.Bastin--RTC