

Mondiaux de judo: une première en argent pour Romain Valadier-Picard
Le jeune Français Romain Valadier-Picard s'est offert la première médaille mondiale de sa carrière en décrochant l'argent des moins de 60 kg, vendredi aux Championnats du monde de judo de Budapest, poursuivant sa progression sur la scène internationale.
Au terme d'une journée très solide, le judoka de 22 ans s'est incliné en finale contre le N.2 mondial et médaillé de bronze des JO de Paris, le Japonais Ryuju Nagayama, par deux waza-ari.
"La médaille est là donc je suis censé être content", a réagi le Français. "Mais quand on finit la journée sur une défaite alors qu'on a entrevu la possibilité d'être champion du monde et de chanter la Marseillaise..."
Avant de relativiser: "Là je parle en étant déçu parce que je voulais être champion du monde, mais le petit garçon qui me regarde et qui a commencé le judo serait fier quand même de ce que j'ai réussi à accomplir. Il me dirait, c'est pas mal mais il y a du travail."
Vainqueur du Grand Slam de Paris en février dernier, le licencié de l'AC Boulogne-Billancourt s'était blessé dans la foulée et avait pris le risque de se faire opérer avant ces Mondiaux, un choix payant. "J'ai réussi à revenir pile-poil à temps", s'est-il félicité. "Ça a payé parce qu'aujourd'hui j'ai une médaille autour du cou, pas celle que j'espérais mais je suis fier du travail accompli."
Face à des adversaires de plus en plus solides, Valadier-Picard est monté en puissance tout au long de la journée, à l'image de son combat impressionnant contre le Russe Ayub Bliev, vice-champion d'Europe, en demi-finale.
"Le gros morceau, c'était Nagayama, ça s'arrête là mais c'est très enrichissant pour la suite", a analysé son entraîneur en équipe de France Franck Chambily.
"Il a 22 ans, mais attention! Il mène sa barque comme il l'entend. Il est très réfléchi, il note tout, est hyper-investi. On est presque obligé de le freiner parfois parce qu'il en fait presque trop", a-t-il ajouté.
Médaillé de bronze européen en 2023, le Français confirme son éclosion en se hissant pour la première fois sur un podium mondial après trois participations. "Je suis médaillé mondial, maintenant et il me reste à être champion du monde", a-t-il conclu.
Il apporte à la France sa première médaille mondiale dans la catégorie des -60 kg depuis le bronze de Philippe Pradayrol en 1991. Pour un titre, il faut même remonter au sacre de Thierry Rey en 1979.
Valadier-Picard permet également aux Bleus d'ouvrir leur compteur cette semaine dans la capitale hongroise.
- Shirine Boukli manque le podium -
Dans la même catégorie, Luka Mkheidze a été éliminé dès les huitièmes de finale, battu par ippon par le Hongrois Csanad Feczko, seulement 76e mondial et sans référence majeure à l'international.
"J'ai fait l'attaque que je ne devais pas faire. C'est une déception, c'est vraiment dommage. C'est une erreur de stratégie de ma part", a-t-il regretté.
Entre Mkheidze, vice-champion olympique à Paris, et Valadier-Picard, désormais vice-champion du monde, la lutte s'annonce en tout cas de haute volée en vue des Jeux olympiques de Los-Angeles en 2028, où il ne pourra y avoir qu'un Français engagé par catégorie.
"Ça va être une belle olympiade en terme de concurrence, mais plus il y a de la concurrence, plus nos athlètes en ressortent grandis et forts. C'est une chance! Si on pouvait avoir cela dans toutes les catégories, ce serait parfait", a estimé Franck Chambily.
Chez les femmes, Shirine Boukli a manqué l'occasion de s'offrir une deuxième médaille mondiale en s'inclinant dans le combat pour la troisième place des -48 kg.
M.Tran--RTC