

Roland-Garros: Loïs Boisson s'offre la N.3 mondiale et poursuit son rêve
Est-ce vraiment la chance de la débutante ? Loïs Boisson, joueuse la moins bien classée des huitièmes de finale (361e) qui dispute son premier Roland-Garros, a renversé lundi la N.3 mondiale Jessica Pegula 3-6, 6-4, 6-4.
S'il avait fallu parier sur une présence française en deuxième semaine à Roland-Garros, peu auraient misé sur la Dijonnaise, invitée par les organisateurs et inconnue du grand public.
Pour retrouver trace en quarts de finale d'une Française ayant bénéficié d'une "wild-card", il faut remonter à 2002 avec Mary Pierce. Loïs Boisson tâchera de faire mieux que son illustre devancière, qui s'était inclinée cette année-là face à Serena Williams.
L'histoire est d'autant plus belle que la jeune Française de 22 ans, qui disputera à la Russe Mirra Andreeva (6e) une place en demi-finale, revient d'une longue convalescence après s'être déchiré un ligament du genou gauche juste avant la précédente édition de Roland-Garros.
"J'avais confiance, je savais que je pouvais le faire mais je savais qu'elle était super forte. Quand j'ai vu qu'il y avait match, j'ai donné tout ce que j'avais et c'est passé, donc c'est incroyable", s'est-elle réjouie après être sortie victorieuse d'un combat de 2 heures 40 minutes.
Alors qu'elle avait été gênée par une douleur à la jambe gauche au tour précédent contre sa compatriote Elsa Jacquemot, la Française n'en portait aucun stigmate lundi à l'heure de défier la finaliste du Masters 1000 de Miami (dur), même si elle a mis du temps à se libérer de l'enjeu du match.
Menée 3-5 0-40 dans le premier set, un deuxième service trop tendre de la Dijonnaise a offert la première manche à Jessica Pegula après 35 minutes de jeu.
- Coup droit ravageur -
Peu aidée par le public du court Philippe-Chatrier qui a longtemps sonné creux, il a fallu attendre 3-3 dans le deuxième set et un lob parfaitement dosé de la Française après une montée au filet de Pegula pour sortir les spectateurs de leur torpeur.
A partir de ce moment-là, Boisson est montée en puissance, prenant tous les risques, variant enfin son jeu avec des amorties bien exécutées et des coups gagnants sous l'oeil médusé de la N.3 mondiale, comme ce puissant revers à deux mains qui lui a permis de prendre la mise en jeu de Pegula et de mener 5-4 dans le deuxième set.
"Jouer sur ce court avec une telle ambiance, c'était incroyable", a remercié la Dijonnaise, émue, au micro d'Alizé Cornet.
La dernière manche a donné lieu à des jeux d'anthologie, notamment les deux derniers.
Dès que Loïs Boisson faisait durer les échanges, l'Américaine finissait par craquer.
Mais alors qu'elle servait pour le match, la Française a dû sauver quatre balles de débreak avant d'arracher finalement une victoire de prestige, grâce à une première balle à 190 km/h suivie d'un coup droit surpuissant, son coup signature qui fait des ravages depuis le début du tournoi. Et, pourquoi pas, jusqu'au bout ? "J'espère gagner", a lancé Loïs Boisson sur le Central, ovationnée par le public.
C.Moreno--RTC