

L'émissaire américain rencontre des proches d'otages à Tel-Aviv
L'émissaire américain Steve Witkoff a rencontré samedi à Tel-Aviv des proches d'otages israéliens retenus par le Hamas à Gaza, à l'heure où le chef d'état-major israélien Eyal Zamir prévenait que la guerre continuerait "sans répit" dans le territoire palestinien s'ils n'étaient pas libérés.
Ces otages ont été enlevés durant une attaque sans précédent menée le 7 octobre 2023 en Israël par des commandos du mouvement islamiste palestinien Hamas infiltrés depuis la bande de Gaza voisine.
En riposte, l'armée israélienne a lancé une offensive dévastatrice à Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué un désastre humanitaire avec une menace de famine. Samedi, 21 Palestiniens ont été tués par de nouveaux tirs et bombardements israéliens selon la Défense civile locale.
Au lendemain d'un déplacement à Gaza visant à élaborer un plan pour augmenter l'aide, M. Witkoff a rencontré à Tel-Aviv des familles d'otages, qui ne cessent de réclamer un accord de cessez-le-feu garantissant la libération de tous les captifs.
M. Witkoff est arrivé à pied sur la "place des otages" où étaient rassemblés des proches de captifs qui lui ont crié "Ramenez-les à la maison maintenant!" Il s'est ensuite entretenu avec des membres des familles dans un immeuble voisin, a constaté un photographe de l'AFP.
Selon un communiqué du Forum des familles d'otages, M. Witkoff a souligné durant la rencontre de près de trois heures "l'engagement du président (Donald) Trump ainsi que son propre engagement personnel" à rendre tous les otages.
Sur les 251 personnes enlevées durant l'attaque du 7-Octobre, 49 sont toujours retenues à Gaza dont 27 ont été déclarées mortes par l'armée.
- "666 jours" - -
La publication ces deux derniers jours par le Hamas et le Jihad islamique, son allié, de vidéos montrant deux otages, apparus très affaiblis et amaigris, a suscité un vif émoi en Israël et ravivé le débat sur la nécessité d'arriver au plus vite à un accord pour les libérer.
Les dernières négociations indirectes en juillet entre le Hamas et Israël sur un cessez-le-feu accompagné d'une libération d'otages ont échoué, les deux camps s'accusant de les torpiller.
"La guerre doit se terminer. Le gouvernement israélien ne mettra pas fin à la guerre de son plein gré. Il faut le stopper. Pour nous, pour nos soldats, pour nos otages", a déclaré à l'AFP Yotam Cohen, frère de l'otage Nimrod Cohen.
"Ça suffit!", s'est écrié Michel Ilouz, père de l'otage Guy Ilouz. "Combien de temps encore pouvons-nous être tourmentés! Combien d'autres vidéos devrons-nous regarder sans pouvoir digérer cette souffrance sans fin! Bientôt, nous atteindrons deux ans de souffrance indescriptible, 666 jours de traumatisme."
"J'estime que dans les prochains jours, nous saurons si nous pouvons parvenir à un accord pour la libération de nos otages. Sinon, le combat continuera sans répit", a déclaré le lieutenant-général Zamir, dans un communiqué publié samedi, après une visite vendredi à Gaza.
L'attaque du 7-Octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles.
Les représailles israéliennes ont fait au moins 60.332 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.
- "Tentative mensongère" -
Depuis le début de la guerre, Israël assiège plus de deux millions de Palestiniens entassés dans un territoire pauvre de 365 km2, qui était soumis auparavant à un blocus israélien pendant plus de 15 ans.
Début mars, il avait interdit l'entrée de l'aide à Gaza, totalement dépendante de l'aide humanitaire, entraînant de graves pénuries de nourriture, avant d'autoriser fin mai des quantités très limitées.
Le territoire palestinien est désormais menacé d'une "famine généralisée", selon l'ONU.
Les aides autorisées par Israël par voies terrestre et aérienne sont jugées largement insuffisantes par l'ONU et les ONG.
Vendredi, M. Witkoff, émissaire spécial de M. Trump pour le Moyen-Orient, a rencontré à Gaza des habitants selon des images diffusées par son bureau, et promis d'augmenter l'aide humanitaire.
Dans un rapport, Human Rights Watch a qualifié de "crimes de guerre" les "meurtres de Palestiniens en quête de nourriture, par les forces israéliennes".
"La campagne de fausses accusations concernant une famine intentionnelle est une tentative délibérée, planifiée et mensongère pour accuser Tsahal -une armée morale- de crimes de guerre", a dénoncé le chef d'état-major israélien. "Les responsables des meurtres et des souffrances des habitants de Gaza sont le Hamas", a-t-il réaffirmé.
G.Stewart--RTC