

Brésil: des anciens ministres critiquent une loi assouplissant les règles environnementales
Sept anciens ministres de l'Environnement du Brésil ont publié jeudi une lettre ouverte critiquant un projet de loi controversé visant à assouplir les règles pour l'obtention de licences environnementales.
Déjà approuvé au Sénat, ce projet de loi doit être débattu prochainement à la Chambre des députés, alors que le pays sud-américain s'apprête à accueillir en novembre la conférence de l'ONU sur le climat COP30 dans la ville amazonienne de Belem.
Ce sujet est d'autant plus sensible que la compagnie pétrolière publique Petrobras est dans l'attente d'une licence de l'organe de surveillance environnementale Ibama pour un méga-projet d'exploration pétrolière près de l'embouchure de l'Amazone.
Ce projet critiqué par les écologistes a été défendu ouvertement par le président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva.
"Ce que propose ce projet de loi est très grave (...)", à savoir "beaucoup moins d'études et de mécanismes pour la réduction des impacts" environnementaux, notamment sur des projets d'infrastructures, dénoncent les anciens ministres de gauche ou de centre-droit dans cette lettre ouverte diffusée dans plusieurs médias à l'occasion de la Journée mondiale de l'Environnement.
Ils ont également fustigé la possibilité de création de règles exceptionnelles pour des projets considérés comme d'importance stratégique par les gouvernements, pour lesquels "les licences seraient octroyées sur des critères plus politiques que techniques".
Mardi, Lula a affirmé en conférence de presse qu'il n'avait "pas connaissance des règles" proposées dans le projet de loi.
Les défenseurs du texte argumentent qu'il permet de moderniser et de simplifier des normes bureaucratiques obsolètes.
Un argument rejeté par les défenseurs de l'environnement. Jeudi, plusieurs centaines de femmes membres de mouvements écologiques ont pris part à une manifestation contre ce projet de loi devant le Parlement à Brasilia, portant un grand globe terrestre gonflable.
"Approuver cette loi, c'est un crime: cela va faciliter l'obtention de licences par l'agro-négoce, les constructeurs de barrages hydroélectriques ou les opérations minières, et cela va porter encore plus de tort à la population", a déclaré à l'AFP Ivanei Farina Dalla, une des manifestantes.
K.Bastien--RTC