

Google réalise 28,2 milliards de dollars de bénéfice trimestriel grâce à l'IA
Google a de nouveau largement dépassé les attentes du marché avec 28,2 milliards de dollars de bénéfice net au deuxième trimestre, alors que le géant américain d'internet bataille contre ses concurrents dans l'intelligence artificielle (IA) et contre ses condamnations pour monopole.
Alphabet, la maison mère de Google, a vu son chiffre d'affaires bondir de 14% sur un an à plus de 96 milliards de dollars, au lieu des 94 milliards attendus par les analystes, d'après son communiqué de résultats publié mercredi.
Cette croissance est notamment portée par la forte demande en services d'intelligence artificielle (IA), mais cette technologie coûte cher.
Le patron du géant américain, Sundar Pichai, a prévenu que le groupe allait encore augmenter ses investissements pour porter ses dépenses en capitaux à "environ 85 milliards de dollars" cette année. "Nous sommes enthousiastes à l'idée des opportunités à venir", a-t-il assuré, cité dans le communiqué.
Cette information n'a pas été bien reçue à Wall Street: l'action d'Alphabet perdait 1,20% lors des échanges électroniques après la clôture de la Bourse de New York.
Google est particulièrement surveillé dans les services d'IA générative, des assistants IA pour les consommateurs aux outils pour les organisations, commercialisés via son cloud (informatique à distance).
"Jusqu’à présent, le groupe est parvenu à préserver ses revenus issus de la recherche en ligne, malgré la concurrence de ChatGPT", l'assistant IA d'OpenAI, a commenté Yory Wurmser, analyste chez Emarketer.
YouTube enregistre aussi une croissance solide, avec 9,8 milliards de dollars de recettes publicitaires pour la période d'avril à juin (+13%), soutenue par le lancement de nouveaux formats publicitaires vidéo
- "Puissance de traitement" -
Google Cloud - l'activité qui rassemble les serveurs de stockage des données et les services de traitement de ces données grâce à l'IA - a de son côté plus que doublé son bénéfice opérationnel sur un an, à 2,8 milliards.
"Quasiment toutes les licornes (start-up valorisées à au moins un milliard de dollars, ndlr) de l'IA générative utilisent Google Cloud", s'est félicité Sundar Pichai lors de la conférence aux analystes mercredi.
"La demande en services liés à l'IA et par la capacité de calcul" de Google portent la croissance de cette branche selon Yory Wurmser.
L'expert souligne que le groupe a signé un contrat "particulièrement marquant" au deuxième trimestre avec OpenAI, partenaire privilégié de Microsoft dans l'IA, qui a néanmoins "choisi Google Cloud pour sa puissance de traitement".
Mais les revenus de la firme américaine restent menacés par la popularité grandissante des assistants IA et moteurs de recherche basés sur l'IA générative, et, plus long terme, par les affaires judiciaires.
Mi-avril, Google a été reconnu coupable d'avoir abusé de sa position dominante sur le marché de la publicité sur internet.
Surtout, l'entreprise attend cet été une décision sur sa peine dans le cadre du procès historique qu'elle perdu à l'été 2024, quand elle a été jugée coupable de pratiques anticoncurrentielles dans la recherche en ligne.
Le ministère américain de la Justice réclame des peines qui pourraient changer radicalement le paysage numérique: la cession du navigateur Chrome par Google ainsi que l'interdiction de passer des accords d'exclusivité avec des fabricants de smartphones pour installer son moteur de recherche par défaut.
Il demande aussi que le géant technologique soit contraint de partager les données qu'il utilise pour produire les résultats de recherches sur son moteur.
B.Puglisi--RTC