

La Bourse de Paris recule après l'escalade au Moyen-Orient
La Bourse de Paris a terminé dans le rouge vendredi, plombée par l'escalade militaire au Moyen-Orient provoquée par plusieurs frappes aériennes d'Israël contre des infrastructures nucléaires et militaires en Iran.
Le CAC 40 a perdu 1,04% à 7.684,68 points, en recul de 80,43 points. La veille, l'indice vedette parisien avait perdu 0,14%.
"La situation entre l'Iran et Israël est quelque peu explosive et a une grande influence sur les marchés de l'énergie. Les investisseurs se placent donc sur la ligne de touche", résume Andreas Lipkow, analyste indépendant.
Une attaque d'une ampleur sans précédent menée par Israël a visé des sites militaires et nucléaires et tué les plus hauts gradés iraniens, dont le chef d'état major de l'armée, le chef des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, ainsi que le commandant de sa force aérospatiale.
Alors que les appels à la désescalade se multiplient à travers le monde, des explosions ont été entendues à la mi-journée en Iran.
Donald Trump a prévenu que ces frappes pourraient être suivies d'attaques "encore plus brutales" si l'Iran ne concluait pas un accord sur le nucléaire.
"Lorsque ce type d'évènement survient, il y a des craintes de stagflation sur les marchés, mélange de faible croissance et d'inflation provoquée par la hausse des prix des énergies fossiles", sur fond de flambée des prix du pétrole, relève Kevin Thozet, membre du comité d'investissement chez Carmignac, interrogé par l'AFP.
Toutefois, les "investisseurs pourraient prendre rapidement un peu de hauteur, dans la mesure où le dernier épisode de tensions de ce type entre Israël et l'Iran n'a pas eu de fortes conséquences à terme sur les marchés", tempère-t-il.
"L'attention se porte désormais sur la forme que pourraient prendre les représailles de l'Iran", commente Jim Reid, économiste de Deutsche Bank.
Le ministère iranien des Affaires étrangères a qualifié l'attaque de "déclaration de guerre", et appelé le Conseil de sécurité de l'ONU à réagir. Les forces armées de Téhéran ont averti qu'elles n'auraient "pas de limites" dans leur riposte.
Le secteur aérien souffre
De nombreuses compagnies ont supprimé ou dérouté des dizaines de vols vendredi après les frappes israéliennes. Israël, l'Iran, mais aussi l'Irak et la Jordanie ont fermé leur espace aérien, provoquant l'annulation de nombreux vols vers et depuis le Moyen-Orient, ou survolant la région.
Air France, qui a annoncé vendredi la suspension "jusqu'à nouvel ordre" de ses vols entre Paris et Tel-Aviv, a cédé 4,74% à 8,24 euros.
D.Nielsen--RTC