

L'automobile européenne dans une situation "très préoccupante", selon un représentant de la filière
L'industrie automobile européenne n'est "pas éternelle" et se trouve dans une situation "très préoccupante", a jugé mercredi matin Luc Chatel, président de la Plateforme automobile (PFA), qui représente constructeurs et grands équipementiers automobiles français, réclamant de la "souplesse" face aux obligations de décarbonation.
"Je suis très inquiet de l'évolution de notre industrie (automobile) en Europe parce qu'elle n'est pas éternelle" et "pas à l'abri" face aux industriels "chinois qui font des voitures de grande qualité, qui sont à bas coûts, qui vont nous envahir", a estimé Luc Chatel au micro de RMC/BFMTV.
En mai, le marché des voitures neuves s'est replié de 12% en France, en baisse pour le cinquième mois consécutif.
"On s'enfonce un peu dans une crise structurelle", décrit le président de PFA, "parce que les consommateurs sont dans l'incertitude (et) reportent leur décision d'achat."
Une situation selon lui "très préoccupante", que le secteur doit conjuguer avec la "difficulté de la transition" vers le tout électrique.
L'échéance de 2035 pour l'interdiction de la vente dans l'Union Européenne de voitures neuves à moteur thermique, "aujourd'hui nous ne la tenons pas" au regard des ventes de véhicules électriques, assure-t-il.
Pour y arriver, "il faut remettre de la souplesse" et "faire confiance à l'innovation, à la technologie", préconise M. Chatel.
L'Europe "a pris une décision réglementaire qu'elle a imposé à l'ensemble des industriels de la filière, alors qu'eux-mêmes avaient engagé des gros efforts en matière de réduction des émissions de CO2" mais a "juste oublié qu'à la fin, si on voulait y arriver, il fallait qu'il y ait des consommateurs qui achètent des voitures. On n'a pas pensé à eux et on s'est aperçu que finalement, les consommateurs, il leur fallait du temps pour changer leurs habitudes", abonde-t-il.
"On va avoir, au cours du deuxième semestre 2025 et 2026, ce qu'on appelle une clause de révision" à l'occasion de laquelle "on va faire un point sur le règlement voté en 2022 : Est ce qu'on maintient en l'état ? Est-ce qu'on assouplit ? On va tout mettre sur la table", assure le représentant.
Au Parlement européen, certains élus ont fait savoir qu'ils préconiseraient également une révision de cette obligation.
Début mai, les députés européens ont validé un assouplissement des règles imposées aux constructeurs automobiles en matière d'émissions de CO2, afin de leur éviter des amendes en 2025.
B.Puglisi--RTC