Airbags Takata: des juges français se penchent sur Toyota, Volkswagen et BMW
Des juges français se penchent désormais sur d'éventuelles responsabilités de Toyota, Volkswagen et BMW dans l'affaire des airbags défaillants Takata, a indiqué vendredi le parquet de Paris, sollicité par l'AFP.
Le parquet de Paris avait déjà ouvert mi-avril une première information judiciaire, notamment pour mise en danger de la vie d'autrui, après une plainte de l'association UFC-Que choisir et de plusieurs propriétaires de véhicules du groupe Stellantis.
La saisine avait été élargie dès juillet à trois potentiels homicides involontaires, après des explosions d'airbags dans des Citroën C3 en décembre 2021 en Martinique, en novembre 2023 dans les Hautes-Pyrénées et en juin dernier dans la Marne.
Saisi d'une autre plainte de l'association UFC-Que choisir en mai, le parquet de la JIRS (Juridiction interrégionale spécialisée) de Paris a depuis ouvert trois nouvelles informations judiciaires, dédiées à ces trois poids lourds de l'industrie automobile mondiale, Toyota, Volkswagen et BMW.
L'association dénonçait des "agissements lourds": "pratiques commerciales trompeuses, tromperie aggravée et mise en danger délibérée de la vie d'autrui".
"C'est un dossier immense qui commence, c'est certainement pour la juridiction parisienne le dossier du siècle", a commenté Me Christophe Lèguevaques, qui avait rassemblé près de 3.000 automobilistes pour lancer une action collective contre Stellantis (une autre action de groupe est menée par UFC-Que choisir).
Cet avocat du barreau de Paris, épaulé par Me Pierre Delivret, du barreau de Toulouse (sud-ouest), a tenu dans la nuit de jeudi à vendredi une réunion en ligne pour annoncer une extension de l'action collective aux trois nouvelles marques impliquées, avec un site internet dédié pour permettre aux plaignants éventuels pour ces nouvelles marques visées de se manifester.
"Potentiellement, vous êtes 2,5 millions de victimes à pouvoir avoir droit à une indemnisation au terme de la procédure au pénal", a asséné ce conseil.
Les airbags Takata (dont la firme a depuis fait faillite) sont notamment responsables dans le monde d'explosions mortelles ou provoquant de graves blessures à cause d'un gaz, le nitrate d'ammonium, qui se dégrade avec le temps, particulièrement dans les climats chauds et humides.
En France, le ministère des Transports compte 18 morts et 25 blessés - dont 16 décès et 24 blessés en Outre-mer. Et une enquête autour d'une mort suspecte a été aussi ouverte dans ce dossier fin octobre en Nouvelle-Calédonie.
F.Maes--RTC